Comme je l'ai annoncé hier aux abonnés de la Newsletter de Village et Avenir, Jean Claude et Patrick sont partis mardi matin au Togo, dans la région des Savanes qui nous est si chère.
L'objectif de ce voyage est de compléter notre information afin de prendre des décisions fermes sur plusieurs points :
1 La réalisation d'une USP (Unité de Soins périphériques) ou plus concrètement un dispensaire de brousse.
2 la fabrication de tables et bancs pour l'école de Djantchogou et l'achat de livres pour les écoliers.
3 Analyse de faisabilité de la construction de l'école de Tamatogou en terre stabilisé
4 Compréhension des problèmes de débit du forage de Tamatogou.
5 Réception technique de l'école de Djantchogou.
Un programme très chargé où les réunions seront plus nombreuses que les visites dans les villages où nous intervenons. Ce type de voyage est nécessaire pour nous assurer que les décisions que nous prenons en France ne rencontrent pas d'obstacles sur le terrain. Nous avons la chance d'avoir des interlocuteurs locaux disponibles et de qualité.
Bon retour sur le voyage.
Hier, nos compères sont arrivés à 17 h à Dapaong, ils étaient partis à 8 h. la route que j'ai décrite hier est toujours la même, donc ce fut une journée difficile pour eux. Et à l'arrivée, une surprise : pas d'eau à l'auberge Idriss (notre camp de base). Je vous laisse imaginer : 11 h pour faire 350 kms et pas de possibilité de prendre une douche. Il faut être motivé ...
Dès ce matin, Jean-Claude et Patrick sont rentrés dans le vif du sujet.
Réunion sur les USP.
Plusieurs points à valider : le budget, les matériaux à utiliser (nous souhaitons éviter le ciment) et la configuration type de l'USP. Il est vrai que le gouvernement Togolais impose une norme pour les bâtiments et cette norme a un impact budgétaire non anecdotique : 90 000 € le bâtiment. Le budget que nous avions alloué à ce projet est de 50 000 € par bâtiment en sachant que nous devons en construire deux, voire trois.
Il est d'usage en Afrique que le personnel soit logé sur place, c'est nouveau pour nous et ne pas construire leurs habitats peut être une source d'économie, mais un personnel logé c'est aussi une meilleure garantie de disponibilité pour les malades. Notre décision sur ce point va être très difficile à prendre.
Pour finir sur ce sujet, lors de notre dernier voyage, nous avions trouvé des solutions pour la fourniture de médicaments et pour le financement du personnel. Il ne nous reste plus qu'a prendre la décision de construire ou pas les bâtiments.
Réunion sur les forages.
A lecture des rapports que nous avons eus depuis janvier, nous étions inquiets sur le débit et la qualité de l'eau pour le forage de Tamatogou. Dans les faits, Jean-Claude et Patrick ont eu toutes les garanties sur ces deux sujets. c'est vrai que Tamatogou est situé dans une zone particulièrement aride et on ne pouvait pas espérer un débit identique à celui de Nagou, qui je le rappelle est exceptionnel avec 10m3. Il ne nous reste plus qu'à inaugurer ce forage lors de notre prochain voyage.
Réunion sur la terre stabilisée.
Le must dans cette région de l'Afrique est de construire les bâtiments en parpaings de ciment. C'est effectivement solide, mais les caractéristiques thermiques ne sont pas optimales et je vous laisse imaginer la chaleur à l'intérieur d'un bâtiment quand le soleil est omniprésent, qu'il fait 45° et que l'on ne dispose pas d'un climatiseur, (souvent réservé aux bâtiments administratifs ou à l'élite locale.). Nous pensons donc que pour nos futures constructions : école et USP, que le parpaing de terre stabilisée est plus approprié, mais les réticences sont fortes, et nous devons convaincre nos interlocuteurs et les populations des villages.
Le parpaing en terre stabilisée est un savant mélange de terre ultra tamisée, d'eau 10 % et d'un soupçon de ciment qui agit comme de la colle. Une fois séchés au soleil pendant plusieurs jours, ces parpaings sont aussi solides que ceux en ciment, par contre les caratéristiques thermiques sont sans égal.
De plus, cette technique permet de baisser les coûts de construction, car le prix du ciment est rare et cher dans cette partie reculée du Togo. Je reviendrai sans doute sur ce sujet dès que j'aurai des photos.
Réunion sur les bancs et tables
Martine, la copine de Sophie dirige un collège privé à Dapaong, c'est une femme remarquable qui fait beaucoup pour l'éducation de jeunes, elle est donc bien placée pour nous donner tous les conseils dont nous avons besoin. Elle nous a sensibilisé sur ce qui peut apparaitre comme des détails mais qui ne le sont pas : les bancs doivent avoir des bords arrondis (merci Martine, on y aurait pas pensé) et l'espacement entre la table et le banc doit tenir compte de l'âge des enfants, et il est vrai que c'est rarement le cas, nous allons donc tenir compte de ces deux conseils pour améliorer la vie à l'école des enfants. Et pour finir, elle nous a donné le nom de son fabricant ... cela peut vous paraitre surprenant, mais autant il n'est pas très compliqué de construire un école, autant fabriquer des bancs et des tables quand on est à 7 000 kms ... c'est difficile.
Bon, il se fait tard (1h) demain Sophie relis mon texte et je le poste sur le blog
Bonne nuit à tous, ou plutôt bonne journée.